Avec la reprise des procès criminels devant jurys dès le 1er juin, le système de justice au Québec va être confronté à plusieurs défis logistiques. Notamment, les enjeux liés de l’utilisation de la visioconférence lors des différents procès. Nicolas Vermeys — directeur adjoint du Laboratoire de cyberjustice — a partagé, dans cet article, son expertise en la matière.
Selon le professeur Nicolas Vermeys, spécialiste des questions de cyberjustice à l’Université de Montréal, le principal frein à la tenue de procès criminels en est un, pour l’instant, de qualité des équipements de visioconférence. Il faut savoir qu’il y a quelques semaines encore, on en était en bonne partie aux dossiers papier et à un Wi-Fi approximatif dans les palais de justice. Par exemple, lors d’une audience, une caméra capte le témoin, mais elle fixe seulement son visage. « Il peut très bien tenir son iPad et lire les réponses que lui texte son avocat, explique Me Vermeys. On ne peut voir ce qui se passe à l’extérieur du champ de la caméra. Il y a une difficulté à évaluer si le témoin témoigne réellement et personnellement. »
Quant à la capacité humaine à évaluer si un témoin dit la vérité ou pas en se fiant au langage non verbal, à la façon de soutenir le regard ou à la prestance — autant de choses plus faciles à faire en personne qu’en vidéoconférence — elle serait surévaluée, selon le chercheur. Il cite une étude de l’Université Columbia, selon laquelle cette capacité s’avère dans 62 % des cas. « Une note de passage certes, mais pas celle que l’on voudrait de la part de notre avocat ! », dit Me Vermeys.
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Ce contenu a été mis à jour le 4 août 2020 à 12 h 31 min.