Conférence à venir : « L’amour comme (in)capacité politique: Roland Barthes, Julia Kristeva, Jean-Louis Bouttes » (17 octobre 2024)
Le Laboratoire de cyberjustice a le plaisir de vous inviter à la conférence L’amour comme (in)capacité politique: Roland Barthes, Julia Kristeva, Jean-Louis Bouttes de M. Blake Smith.
Informations pratiques
- Quand: 17 octobre 2024, 16:30
- Où: Laboratoire de cyberjustice (B-2215), Pavillon Jean-Brillant, 3200 rue Jean-Brillant, Montréal, H3T 1N8.
- Format: Hybride
- Inscription: Gratuite mais obligatoire
Inscription (gratuite mais obligatoire)
Biographie du conférencier
blake smith
Historien, critique et traducteur, Blake Smith a enseigné à l’Université de Chicago. Il est actuellement fellow au Huntington Library (Los Angeles).
Description sommaire
À la fin des années 70, le cercle intellectuel de Roland Barthes s’intéresse à l’état amoureux comme phénomène politique. Prenant ses distances vis-à-vis du marxisme, de la gauche radicale et du psychanalyse, Barthes développe dans ses derniers cours magistraux et son livre Fragments d’un discours amoureux (1977) des analogies entre la problématique de l’éthique de l’amour (comment l’amoureux, surtout celui qui n’est pas lui-même aimé, devrait-il se comporter afin de maitriser ses émotions sans toutefois les étouffer ? ) et celui du politique dans une société libérale (comment le citoyen, ayant des engagements pour ou contre certaines valeurs, devrait-il se comporter afin de les promouvoir tout en tolérant des opinions diverses, voire des adversaires ? ). La relation entre les deux problématiques, quoiqu’elle reste floue dans ses écrits et ne serait pas définie avant sa mort en 1980, s’entrevoit comme élément-clé de ce que Barthes appelle le “deuxième libéralisme” qu’il souhaite articuler. Le relais est pris en certaine mesure par ses étudiants Jean-Louis Bouttes et Julia Kristeva, qui pense que l’amour (l’idéalisation d’une personne aimée) est une capacité éminemment politique, à la fois dangereuse et de plus en plus en danger de disparition. Pouvoir aimer, c’est pouvoir projeter et chercher à réaliser un idéal dans le monde, donc être in nuce ‘politique,’ potentiellement tyrannique, voire délirant ; apprendre à modérer son désir sans le neutraliser est un gouvernement de soi qui modèle l’art politique.
Ce contenu a été mis à jour le 8 octobre 2024 à 15 h 35 min.